L’intégrateur de solutions open source Smile et l’EPSI, école d’ingénierie informatique, annoncent la création de l’Open Source School (OSS), « la première école d’enseignement supérieur et de formation continue dans l’open source ». Cette école recevra, dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), une aide de 1,4 million d’euros du gouvernement, qui selon le communiqué de lancement « confirme sa volonté de soutenir la filière du logiciel libre actuellement en plein développement ».
L’école est soutenue par le Conseil national du logiciel libre (CNLL) et les professionnels du secteur, avec « une double vocation de formation initiale et de formation continue pour adultes ».
500 étudiants en formation initiale en 2019
La formation initiale 100% logiciels libres s’appuie sur le référentiel des blocs de compétences de l’EPSI, en alternance, accessible post-bac+2 et sanctionnée par un titre de niveau I RNCP.
Ce programme bac+5 est proposé dans six campus à Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, à partir de septembre 2016, et à Paris – dans la capitale, me précise l’OSS, « la formation a déjà commencé en septembre 2015 sous forme d’une option du socle de formation de l’EPSI ».
La formation initiale « est assurée par une douzaine d’enseignants par campus, enseignants-chercheurs et professionnels en entreprises experts en leurs domaines. » La formation continue est proposée par des formateurs agréés, « experts de leur domaine, formés à la pédagogie. 100% des formations courtes sont réalisées par des professionnels de la filière open source. »
Les objectifs de l’Open Source School sont:
– en formation initiale, de 70 étudiants en septembre 2016, de 500 étudiants en septembre 2019;
– en formation continue, de 2.000 jours de stagiaires formés dès 2016.
L’alternance pourra se faire « dans les nombreuses entreprises qui utilisent des solutions open source et ont besoin de compétences associées ». Elle « pourra évidemment se faire dans l’une des 300 entreprises membres du CNLL », telles que Smile, SensioLabs, Jahia, Red Hat, Talend, Alter Way, Akeneo, Abilian, OW2, Open Wide, Acquia. « 75% de l’enseignement d’OSS est porté par les professionnels du secteur, ce qui garantit une formation en phase avec les attentes du marché », estime Grégory Bécue, directeur associé du groupe Smile et porteur du projet.
Une aide pour cinq ans
L’aide de 1,4 million d’euros s’étendra sur cinq années, de 2015 à 2019. « L’investissement est orienté vers la pédagogie et la création de support de cours:
- conception des modules et programmes;
- formation des formateurs;
- création d’une plateforme e-learning open source;
- création de cours en ligne (MOOC);
- salles dédiées / matériel / captation vidéo;
- laboratoire dédié à la recherche d’applications business concrètes de l’open source;
- création d’une chaire open source qui portera sur l’usage des technologies open source au service des entreprises et des utilisateurs. »
L’open source demandeur de pros et de diplômés
Ses initiateurs soulignent que « la filière du logiciel libre pèse plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France [étude PAC, NDLR], représentant plus de 50.000 salariés, répartis dans des grandes entreprises mais aussi à travers tout le territoire dans un réseau de 400 TPE/PME/ETI spécialisées. Avec une croissance annuelle de plus de 10%, l’open source manque de professionnels et de diplômés experts dans les compétences spécifiques au logiciel libre. Chaque année, on estime à 4.000 le nombre de professionnels nécessaires aux entreprises françaises pour satisfaire les nouveaux besoins en savoir-faire open source. »
Marc Palazon, président du groupe Smile, observe que « l’open source croît de plus de 10% par an, cinq fois plus vite que l’informatique conventionnelle, ce sont des milliers d’emplois qui manquent chaque année. Il était urgent d’agir surtout quand on met en regard les tensions de notre secteur et le chômage de masse qui touche malheureusement notre pays. En tant que 1er employeur de ce secteur [NDLR: le groupe indique compter plus de 1.000 collaborateurs dans 9 pays], Smile se devait de porter ce projet d’envergure qui va bénéficier à l’ensemble de l’écosystème du logiciel libre. »
Par Thierry Noisette